"Nous n'avons pas les moyens de financer une baisse d'impôts", prévient François Villeroy de Galhau

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Pauline Rouquette , modifié à
Invité d'Europe 1, jeudi, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a rappelé qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts, comme l'a déjà annoncé le gouvernement, mais a également précisé qu'une baisse d'impôts était impossible au regard de la situation économique de la France.
INTERVIEW

"Nous sommes à des déficits très élevés, nous avons une dette publique qui dépasse les 100% de notre richesse et qui augmente très vite", a expliqué, jeudi sur Europe 1, le gouverneur de la Banque de France, après avoir annoncé qu'une baisse d'impôts était impossible. François Villeroy de Galhau a toutefois salué les annonces du gouvernement qui a promis qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôts.

"Nous ne pouvons pas nous permettre des baisses d'impôts"

Aujourd'hui, "le premier ennemi de la croissance et de l'emploi, c'est l'incertitude", affirme le gouverneur de la Banque de France. "Et son premier allié, c'est la confiance des Français et des entreprises", poursuit-il, ajoutant qu'un surcoût de confiance serait "le meilleur accélérateur de la relance". Or, selon François Villeroy de Galhau, sur le plan économique, ce qui contribue à la confiance des ménages c'est, d'une part, la garantie sociale, et de l'autre, une garantie fiscale et budgétaire.

"C'est donc dire qu'il n'y aura pas de hausse d'impôts", estime l'invité d'Europe 1. "Le gouvernement l'a fait et je crois que c'est bien", poursuit-il, précisant que si les Français s'attendent à des hausses d'impôts, ils gardenrot leur épargne et consommeront moins. "Mais il est souhaitable de dire aussi qu'il n'y aura pas de baisses d'impôts parce que nous n'avons pas les moyens de les financer". En effet, s'il était indispensable, selon lui, d'augmenter la dette à cause de la crise sanitaire et des mesures à prendre pour l'endiguer, "nous ne pouvons pas non plus nous permettre, en plus, d'avoir des baisses d'impôts que nous ne financerions pas".

Stabilité fiscale

Par ailleurs, l'impossibilité d'avoir recours à des baisses d'impôts s'explique selon lui par une nécessaire stabilité fiscale. "On ne peut pas avoir des impôts qui changent tout le temps, qui montent une année et baissent la suivante... Personne ne s'y retrouve", pointe François Villeroy de Galhau. "La stabilité fiscale, beaucoup de nos voisins la pratiquent beaucoup mieux que nous, à commencer par l'Allemagne", donne-t-il comme exemple. "Ça commence comme ça".