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Alors que la trottinette est présentée comme un moyen de transport écologique, des chercheurs ont prouvé qu'elle pollue finalement plus qu'une voiture.

Les trottinettes électriques polluent autant que les voitures.

La trottinette est un phénomène. Sur le papier, avec son petit moteur électrique et ses couleurs flashy, c’est le moyen de transport urbain idéal. Il est présenté comme un modèle de vertu écologique. Tellement "déculpabilisante", la trottinette est une "mobilité douce" dans ce monde peuplé de SUV et de 4X4 cracheurs de particules, a même dit l’autre jour joliment la verte Claire Nouvian. Douce, ce n’est pas sûr, il suffit d’aller faire un tour aux urgences.

Dangereuse c’est vrai, mais côté écologie c’est plutôt une bonne pioche ?

Non justement ! Côté empreinte carbone c’est la cata selon une étude publiée cet été par trois scientifiques américains de l’université d’État de Caroline du Nord. Selon eux, une trottinette rejette 125 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre, soit davantage qu’une Renault Clio de 90 cv. On marche sur la tête !

Comment arrivent-ils à un tel résultat ?

Ce qui plombe son empreinte carbone c’est le système mis en place par les opérateurs pour les recharger, ces fameux "chargers". On les voit récupérer les batteries la nuit avec des camionnettes polluantes, lors de rondes souvent mal organisées et donc interminables. Tout ça représente déjà 40% des rejets.
En démontant quelques spécimens, les chercheurs américains sont aussi tombés sur des composants chimiques polluants. Bref, le bilan est désastreux d’autant que l’étude montre aussi et que la plupart des déplacements en trottinette ne remplacent pas la voiture mais la marche à pied. Le bénéfice est donc nul sur toute la ligne.

Est-ce donc la mort annoncée de la trottinette ?

C’est vrai que cette chronique ressemble à faire part de décès. Pourtant, le paradoxe c’est que demain pourrait bien être le règne de la trottinette. Après la ruée ratée d’opérateurs avides sur un marché en mode far west, les plus costauds vont revenir avec des engins plus sûr, moins faciles à vandaliser et surtout cette fois plus écolo avec un système de recharge durable.
Si vous ne pouvez pas voir ces engins en peinture, il va falloir s’y faire.
Quant aux visionnaires des années 70 qui imaginaient des bulles volantes à l’hydrogène pour se déplacer en ville pour les années 2020, chapeau, on se retrouve avec des trottinettes, appelées aussi patinettes, un jouet des années 30. La science-fiction n’est pas une science exacte.