Emmanuel Bocrie, ingénieur-prévisionniste de Météo France crédit : Europe 1 0:43
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Marthe Ronteix , modifié à
Emmanuel Bocrie, ingénieur-prévisionniste de Météo France, alerte lundi sur les conséquences probables d'une multiplication des canicules à cause du réchauffement climatique. 
INTERVIEW

Alors que la France se prépare à affronter une vague de chaleur avec des températures allant jusqu'à 37°C dans le Sud, Emmanuel Bocrie, ingénieur-prévisionniste de Météo France, alerte sur les conséquences probables d'une multiplication à l'avenir de tels épisodes de canicule, au micro de Nikos Aliagas lundi.

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Des températures élevées qui pourraient devenir la norme...

Le mercure montera jusqu'à 35 à 37°C localement en Auvergne-Rhône-Alpes et dans l'arrière-pays provençal lundi avec des ressentis jusqu'à 47 ou 48°C. Des températures très élevées qui pourrait bien devenir de plus en plus courantes. Selon le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), les hausses de températures extrêmes seront en moyenne de trois degrés avec une trajectoire de hausse globale de 1,5 degré, et de quatre degrés supplémentaires avec une trajectoire à 2 degrés. Le mercure pourrait donc grimper plus souvent au-dessus des 40 degrés. Et cette situation ne sera pas sans conséquences.

...avec un impact sanitaire important

"Avec le changement climatique - si on a de plus en plus de canicules -, des animaux auxquels on n'est pas habitués vont remonter comme des moustiques, des insectes", prévoit Emmanuel Bocrie. "Il y a quelques années, il n'y avait pas de moustique tigre en France." Or désormais, il est présent dans plus de la moitié des départements dont Paris. "On va récupérer les animaux du Maghreb car ils retrouveront un environnement auquel ils sont habitués, mais aussi des maladies". Par exemple, le moustique tigre peut transmettre des maladies telles que la dengue, le chikungunya et le zika.

"Il n'est pas impossible que des maladies comme la malaria [aussi appelée paludisme] réapparaisse alors qu'on l'avait éradiquée", ajoute l'ingénieur-prévisionniste de Météo France. "On entre dans des conditions météo différentes de ce que l'on a habituellement."