Jo Spiegel, Kingersheim, JOEL SAGET / AFP 1280 2:10
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Jo Spiegel, maire de Kingersheim dans le Haut-Rhin, expérimente depuis 2005 la démocratie participative avec ses administrés. "On invite les habitants, c’est le débat public institué", explique-t-il à Nikos Aliagas sur Europe 1.
INTERVIEW

La ville de Kingersheim dans le Haut-Rhin est un petit laboratoire démocratique qui a peut-être inspiré Emmanuel Macron dans sa réflexion sur le "grand débat national", qui débute mardi. Dans cette commune de 13.000 âmes, "les habitants sont des acteurs", explique le maire Jo Spiegel, au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1.

Concrètement, cela signifie qu'ils sont associés à toutes les décisions, en une forme poussée de démocratie participative instituée depuis 2005. "On invite les habitants, c’est le débat public institué", mais par contre, "on n'oblige pas, c'est une offre".

Le débat comme début du processus démocratique. "A chaque fois qu’un projet arrive sur la place publique, que ce soit par une pétition ou par la municipalité, j’ouvre une séquence démocratique", explique l'élu. Une séquence démocratique qui débute par un débat, au cours duquel il y a des règles strictes à respecter : "On ne dit pas 'on', qui est d’une irresponsabilité totale, on dit 'je'. On n’applaudit pas, on n’est pas à l’Assemblée nationale le mercredi après-midi, on n’est pas dans la cour de récréation."

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Ça suppose une démocratie lente." Ensuite, à partir de ce débat, ce que Jo Spiegel appelle "une instance participative" est crée. Elle est "la pierre angulaire de tout le processus" qui fait le lien entre le débat et la décision finale : "En France, on oublie toujours. Il y a soit le débat, soit la décision. Mais entre les deux, il y a ce qui relie, c’est-à-dire la co-élaboration. Et ça, ça suppose une démocratie lente."