Refroidis par le risque de verbalisation, certains "gilets jaunes" jettent l'éponge

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François Coulon, édité par Anaïs Huet , modifié à
Les mises en garde du ministre de l'Intérieur et du Premier ministre ont visiblement effrayé certains "gilets jaunes", qui décident de ne pas participer aux blocages du 17 novembre.

"L'entrave à la circulation, c'est sanctionné" : mercredi, Edouard Philippe a mis en garde les gilets jaunes, qui lancent une opération de blocage des routes à travers la France, en réaction à la hausse du prix des carburants. La veille, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait déjà indiqué que le gouvernement n'accepterait "aucun blocage total" le 17 novembre. "Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre-circulation, nous interviendrons", a-t-il prévenu.

Dès lors, les leaders commencent à s'inquiéter de la faisabilité de leurs manifestations. D'autant que le ministre de l'Intérieur a intimé aux organisateurs de déclarer leurs actions en préfecture, et donc d'engager leur responsabilité personnelle en cas d'incident. De quoi refroidir même les plus remontés.

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"On n'avait presque plus personne". À Vitré, en Ille-et-Vilaine, une vingtaine de personnes effectuaient des repérages aux barrières autoroutières de La Gravelle la semaine dernière. Elles prévoyaient de bloquer le péage, de mener une opération escargot, et de paralyser trois ronds-points. Mais les menaces du ministre de l'Intérieur ont fait mouche, et en quelques jours, tous se sont dégonflés. "Quand on voit Castaner parler, c'est un gars qui fait peur. Quand il dit qu'il n'acceptera aucun blocage, ça veut dire verbalisations, retraits de permis de conduire… C'est la peur du gendarme. Les gens se sont dit qu'ils ne prenaient pas le risque", justifie Marcel Lacour, qui dirigeait le mouvement à Vitré.

Refroidis par le risque de verbalisation, certains gilets jaunes jettent l'éponge

Face à ces désistements, il a été contraint de prendre une décision. "On n'avait presque plus personne. Alors quand j'ai vu ça, j'ai dit : 'On arrête'. A 70 ans, je ne vais pas m'amuser à faire ça avec une ou deux personnes."

 

Les pages Facebook des événements ferment. C'est cette même peur des représailles qui a conduit les leaders des gilets jaunes de Dinan, Saint-Malo et Châteaubriant à jeter l'éponge. "On préfère arrêter : on ne peut pas prendre le risque de l'illégalité, avec de la prison et des amendes au bout. On a des familles", a défendu Séverine Massin, organisatrice des blocages à Dinan, dans Le Télégramme. Dans ces villes, les pages Facebook qui rassemblaient plusieurs centaines de personnes prêtes à manifester, ferment une à une.