Mounir Mahjoubi : "Non, la France n'est pas en retard sur la 5G"

Mounir Mahjoubi avait fait le déplacement à Barcelone.
Mounir Mahjoubi avait fait le déplacement à Barcelone. © BERTRAND GUAY / AFP
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, à Barcelone (Espagne)
En visite au Mobile World Congress de Barcelone, le secrétaire d'État en charge du Numérique a tenu à rassurer sur le déploiement de la 5G en France.

La France est venue en force à Barcelone à l'occasion du salon annuel des télécoms, le Mobile World Congress. Outre les nombreuses start-up françaises, le secrétaire d'État en charge du Numérique, Mounir Mahjoubi, et le président de l'Arcep, le régulateur des télécoms, Sebastien Soriano, avaient fait le déplacement. L'occasion pour eux de revenir sur les récentes annonces en matière de 5G, sur la mise en place des premiers tests et de faire le point sur les ambitions de la France. 

Premiers tests lancés. A Barcelone, la 5G était de tous les stands et de toutes les discussions. Et pour cause, la prochaine génération de réseau mobile est attendue à partir de l'année prochaine. En France, neuf villes ont été sélectionnées pour mener les premiers tests. Et des questions restent encore en suspens. "Beaucoup des choses qui ont été faites jusqu'à présent dans le monde relèvent plus de la démonstration technologique ou de la communication que des réels usages", explique ainsi le président de l'Arcep. "Il y a notamment une question sur 'qui va payer ?'. Pour la voiture autonome par exemple, est-ce que ce sera à l’autoroute de déployer le réseau ? A un opérateur ?", interroge Sebastien Soriano. 

Vente des fréquences en 2019 ou 2020. Alors que la France a signé l’engagement européen sur la 5G qui oblige chaque pays à disposer - au minimum - d'une métropole 5G en 2020, Mounir Mahjoubi veut aller plus loin. "On peut fixer un objectif plus ambitieux", assure-t-il. Si aucun chiffre de couverture précis n'est avancé pour le moment, un calendrier semble en revanche se dessiner. "La grande attribution des fréquences (pour la 5G, ndlr) ne devrait pas avoir lieu avant 2019 ou début 2020", explique Sebastien Soriano. La vente de ces fréquences, dont le principe n'a pas encore été totalement défini, reste un enjeu financier pour l'État. En 2015, la mise en vente de nouvelles fréquences pour la 4G avait par exemple rapporté près de 2,8 milliards d'euros.

De premières offres commerciales très rapidement. Dans ce cas, pourquoi attendre si longtemps avant de lancer les enchères ? "Parce qu'il faut que les écosystèmes soient prêts. Et aujourd'hui ce n'est pas totalement le cas. Mais ça commence",  selon le président de l'Arcep. Les opérateurs comme les villes montrent en effet déjà "un fort intérêt" pour ce réseau et les premières expérimentations pourraient rapidement se transformer en offres commerciales. "Si nous avons de nombreuses villes qui ont ont des usages et qui sont prêtes, ces tests auront vocation à perdurer", confirme le secrétaire d'État en charge du Numérique. Reste un détail à régler : avec quels terminaux ? Les premiers smartphones 5G sont attendus début 2019.