Valls et "le problème des musulmans" : "Le principal problème de Valls, c'est Valls", répond Jean-Louis Bianco

  • Copié
SAISON 2017 - 2018

Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, est revenu sur Europe 1 sur la phrase polémique de Manuel Valls à propos du "problème des musulmans".

"Tous les pays souffrent d'une crise d'identité, d'identité culturelle. Parce qu'il y a la mondialisation, il y a la crise politique, il y a les réseaux sociaux, il y a le problème des réfugiés. Surgissent dans nos sociétés, par exemple dans la société française, le problème de l'islam, des musulmans". Cette phrase de Manuel Valls, prononcée mardi lors d'un débat organisé par le quotidien espagnol El Pais, a choqué Jean-Louis Bianco, le président de l’Observatoire de la laïcité.

"La laïcité n'a pas besoin de pape". "Je crois que le principal problème de Manuel Valls, c'est Manuel Valls. La laïcité, ce n'est pas une religion. Ça n'a donc pas besoin de pape. Encore moins de pape auto-proclamé", lâche-t-il sur Europe 1. "On attache peut-être trop d'importance dans le débat médiatique aux coups de gueule, aux coups de menton, aux imprécations. C'est un récidiviste. Moi je vais sur le terrain, pour expliquer la laïcité, pour la faire respecter", lance-t-il encore à l'égard de l'ancien Premier ministre.

Entendu sur europe1 :
La portée d'une phrase comme celle-là est dangereuse pour la France et pour la cohésion nationale

"Dans leur immense majorité, nos compatriotes musulmans vivent leur foi normalement". "La réalité, c'est que nos compatriotes musulmans, dans leur immense majorité, vivent leur foi normalement, sans que ça ne pose de problème", souligne Jean-Louis Bianco. "La réalité, c'est que là où il y a atteinte à la liberté d'autrui, là où il y a des pressions, là où il y a un trouble à l'ordre public, alors il faut être très ferme. Mais ce sont des comportements et des paroles identifiées, qui peuvent être le fait de musulmans comme d'autres. Ce n'est pas l'islam en général, ce n'est pas les musulmans en général", avertit celui qui a notamment été ministre des Affaires Sociales et de l'Intégration, puis ministre de l'Équipement, du Logement et des Transports.

Une phrase "dangereuse". "La portée d'une phrase comme celle-là est dangereuse pour la France et pour la cohésion nationale", critique enfin Jean-Louis Bianco. Et le président de l'Observatoire de la laïcité de répéter : "il n'y a pas plus de problème en France qu'ailleurs avec la religion ".